Mon psy commence toutes nos séances par “comment ça va, vous?”

Non, mais, il ne pourrait pas commencer par un truc plus facile 🤷

Justement, c'est pour ça que je suis là pour ça… pour qu’IL me dise comment JE vais.

Parce que toute seule je n’arrive pas à en venir à bout.

Quand on me pose cette question, mon cerveau rentre “en mode” calcul, analyse, statistique, évaluation-bilan....bref je commence à cogiter.

Je prends ça comme un sujet de dissert.

Même après 7h de réflexion, je n’aurai toujours pas fait le tour de la question. D’autant plus que la réponse change tout le temps.

Quel supplice!

J’ai tellement l’habitude d’analyser des documents et de faire des plans en trois parties (avec exemples à la clé, bien sûr 😉) que je fais pareil.

👉J’enseigne à mes élèves et coachés de s’évaluer sans se juger.

Donc, j’essaye de suivre mes propres conseils.

Je me mets en quête d’indicateurs qui puissent m’éclairer.

Je liste toutes les raisons pour lesquelles “ça va” bien puis toutes les raisons pour lesquelles “ça va” mal.

Je divise ma vie en 3 champs d’observation: la sphère familiale, la sphère professionnelle et la sphère personnelle.

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1.La sphère familiale

Mes enfants, mes parents, mes proches … personne n’est malade

Mes enfants semblent heureux. Ils rigolent beaucoup.

(Je me compare)

Hier, j’ai entendu la voisine hurler sur son fils.

Ça m’a angoissé … et pour elle, et pour son fils. C’est difficile la parentalité.

Moi aussi, des fois je craque.

Finalement, ça ne va pas si bien.

Allez, je trouverai peut-être plus de réponses dans un autre champ d’observation. Je passe au suivant.

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​2. La sphère professionnelle

Mouais… c’est compliqué.

Est-ce que la question “Comment ça va?” s’applique aux résultats ou aux moyens d’y parvenir ?

Si on prend les résultats, je m’en sors plutôt bien.

Les élèves ont l’air de m’apprécier.

Je suis à jour dans mes préparations de cours et mes copies.

Les candidats que j’accompagne n’abandonnent pas … et ça c’est vraiment la meilleure récompense qui soit.

….mais à quel prix?

Je travaille tout le temps.

Je suis en flux tendu.

Je n’ai que 30 minutes de marge de manœuvre dans mes plannings quotidiens sinon je suis dans le rouge.

Hier, j’ai oublié un RDV en visio ---> Ce n’est pas professionnel -->Je m’en veux.

Peut-être que je devrais arrêter de me consacrer (en plus) aux candidats à l’agrégation.

Mais le problème, c’est que ça me plait.

(Je doute)

Ou alors, je devrais peut-être investir moins d’énergie dans mes cours à la fac.

Mais le problème, c’est que je ne peux pas faire les choses à la légère. La réussite de mes élèves me tient trop à cœur, tout comme vous, j’imagine.

Bon, finalement la sphère professionnelle est encore plus difficile à évaluer que la sphère familiale.

(Je laisse tomber)

Allez, je passe à la sphère personnelle.

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​3. La sphère personnelle

Bon, ben là… rien ne va plus.

Je suis à la fois hyper épanouie et complètement submergée.

Submergée d’émotions positives ET négatives.

Je me connais de mieux en mieux grâce à mon intérêt pour le dev perso.

Je me sens fière et accomplie.

Je me fixe des objectifs toujours plus ambitieux qui me poussent à me dépasser. Et, j’y arrive!

Mais, plus les challenges sont hauts, plus c’est dur.

Ça ne “va” pas mieux qu’avant.

👉 Les hauts sont plus hauts et les bas sont plus bas mais c’est toujours 50/50.

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Pourquoi je vous raconte ça?

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Il y a sûrement des moments où vous vous demandez pourquoi vous vous êtes lancés dans l’agrégation.

Vous doutez.

Vous vous sentez découragé.e.

Vous ne trouvez plus vos raisons initiales suffisantes pour vous infliger ça.

C’est normal.

Ça fait partie du prix à payer pour réussir.

Dites-vous que ce n’est qu’une émotion et que le but n’est pas d’aller bien tout le temps.

Si on ne sort pas de sa zone de confort, on ne peut pas atteindre des objectifs ambitieux. Or, l’agreg fait incontestablement partie des défis qui vont susciter chez vous des émotions négatives… voire très négatives ( le découragement, la culpabilité, l’incompréhension, la frustration, le doute, la tristesse …)

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Pour conclure, je dirais que la question “comment ça va?” ne fait absolument pas sens pour moi. Je vais d’ailleurs arrêter de me la poser car la résolution de cette équation ne m’apporte aucun bénéfice.

Et vous. Comment ça va, aujourd’hui ? 🤣🤣🤣🤣

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Marie

Ps: Une pensée toute particulière pour les candidats admissibles à l'agreg interne d'histoire géo mais aussi à tous ceux et celles qui n'ont pas trouvé leur nom sur cette liste. Vous vous êtes préparés, vous avez fait l'effort de venir et de composer aux 3 épreuves. Vous n'avez pas démérité. Vous pouvez être fier de votre investissement même si ce ne sont pas les résultats que vous attentiez.

PPS: Et bien sûr, je pense à tous les courageux qui ont composé pour l'externe cette semaine. C'est un vrai marathon. Bravo. Vous êtes peut-être encore sous l'effet de l'épinéphrine mais dans quelques jours vous allez redescendre et parfois la chute est un peu brutale. Le meilleur moyen d'en atténuer les effetsn c'est de s'y préparer.