Je ne compte plus le nombre de fois où j’ai entendu des admissibles me dirent:

“Je ne m’y attendais pas”

Souvent, ce sont des candidats qui, au choix :

• Pensent que leurs circonstances sont défavorables
• Pensent qu’il faut avoir tel ou tel bagage pour réussir
• N’ont pas confiance en eux
• Doutent de leur capacité
• Se sous-estiment
• N’avaient pas énormément travaillé ( même si la notion de charge de travail est très subjective et contestable)
• Sacralisent l’agrégation et surestiment les qualités requises.

​

Cette semaine, j’ai rencontré Christine 👋

Son histoire est très inspirante car, à la fois elle fait partie des candidats qui pensent qu’il faut remplir un certain nombre de cases pour être agrégé.e et à la fois, elle est la preuve du contraire.

Par exemple, elle me disait “Perso, je ne m'imaginais pas être admissible car la traduction est mon talon d'Achille . Le sujet sur les Puritains a dû me permettre cette admissibilité !”

Et pourtant, en entretien elle m’a glissé qu’elle n’avait pas mis de citations dans sa copie car elle ne veut pas apprendre par cœur. Pour reprendre ses propres mots, elle m’écrivait “Pour l'heure ... Une chose est sûre, je ne suis pas encombrée de cours appris par coeur cette tentation [du placage de cours] n'aura pas lieu”

Parmi les croyances limitantes qu’entretient Christine, il y a le fait que ses circonstances jouent contre elle.

C’est notre défaut à tous de s’accabler. Au lieu d’endosser la robe de l’avocat de la défense on prend le parti de l’accusation.​
​

Pourtant, aucun de ces arguments ne tient vraiment la route.

“ Je n’ai pas touché à l’agrégation depuis 1997”

👉 Et, alors?

“Je suis à 5 ans de la sortie professionnelle et j’avais juste besoin d’un ressourcement intellectuel”

👉 Pour moi c’est une raison suffisante, non?

“ Je travaille à temps complet , 19h au lycée”

👉 Beaucoup d’agrégés décrochent l’agreg sans congé formation.

Je vous parlerai de la gestion du temps et de la loi de Parkinson plus en détail dans mon prochain webinaire, mais, en gros, plus on a de temps pour faire une tâche et plus on met de temps à faire cette même tâche.

“ Pas d'inscription ni au CNED ni à aucune formation académique ( du temps perdu il faut y aller, il faut avoir le temps d'y aller pendant ce temps on ne fait rien d'autre) Je n'ai que les cours de l'agrégation externe d'anglais de Paris Nanterre. C'est tout.”

👉 Pourquoi, "c’est tout" ? Et pas, c’est suffisant pour couvrir la majorité du programme et je me débrouillerai autrement pour le reste.

​

Pour couronner le tout, maintenant Christine culpabilise ​
​

Je suis sûre que beaucoup d’entre vous se reconnaitront et j’espère même que les candidats qui attendent les résultats de l’externe auront le déclic pour se mettre à réviser l'oral (si ce n'est déjà fait).

​
​🧑‍⚖️ Contre-attaque : l’avocat de la défense se réveille

Voilà ma vision des choses.

On n’ira nulle part avec des “j'aurais dû …”

Les faits sont avérés maintenant et il faut se concentrer sur ce que j’appelle “sa sphère de contrôle” 🔮

Stratégie possible pour éviter de perdre du temps à penser à ce qu'on aurait du faire et optimiser le temps restant.

1️⃣ Arrêter de réfléchir à ce qu’on aurait dû / pu / cru bon de faire.

2️⃣ Lire le dernier rapport de jury pour connaître les attentes des épreuves orales

3️⃣ Evaluer son degré de maîtrise, épreuve par épreuve, sous épreuve par sous épreuve.

4️⃣ Faire une liste exhaustive de ce qu’il faudrait travailler si on avait pas de contraintes de temps

5️⃣ Calculer le temps qu’on va pouvoir dégager pour réviser (estimation haute et estimation basse)

6️⃣ Reprendre notre liste et prioriser*

* Pour prioriser, on va partir du principe qu’on ne peut pas tout faire et se demander ce qui a le plus de valeur ajoutée. Ainsi, on va définir les meilleurs leviers, ceux qui risquent de nous rapporter le plus de points si on y investit un peu de temps.

​
​Exemple:

Pour prendre un exemple concret, je vais vous parler du thème oral.

Pour s’améliorer en thème oral, plusieurs stratégies sont possibles:

1. Apprendre des listes de vocabulaire
2. Reprendre tous ses cours de thème pour revoir les procédés de traductologie
3. S'entraîner tous les jours en se chronométrant et en s’enregistrant pour savoir si on dicte au bon rythme et si on respecte le timing.

Vous l’avez deviné, c’est la solution 3 qu’on va privilégier.

De même en littérature, ce n’est pas le moment de relire les œuvres dans leur intégralité, ça prendrait trop de temps.

​

Enfin, dès que la tentation de repartir dans ses ruminations se fait sentir, je vous invite à vous poser la question: “Et, pourquoi pas moi?”

Marie

PS: C'est la deuxième Christine inspirante que j'ai le plaisir de coacher cette année, mais je vous raconterai l'histoire de la première quand elle sera agrégée ;-)

PPS: Surveillez vos boites mails car d'ici la fin du mois je vais organiser des webinaires gratuits et ouverts à tous pour vous présenter la version 2.0 de "Réussir l'agreg sans tout sacrifier". J'avais déjà proposé un atelier similaire il y a deux ans et j'avais envie de faire le bilan avec vous de ce qui marche vraiment d'après tout ce que j'ai pu observer.