C’est une question qui n’a cessé de me travailler depuis la publication des résultats.
Chaque semaine, quand je m’installe sur mon ordinateur pour écrire ma newsletter “Samedynamise”, c’est un sujet qui arrive régulièrement en haut de ma liste.
C’est de ça dont j’ai vraiment envie de vous parler. Mais jusqu’à présent je ne me sentais pas assez légitime. Je ne m’y autorisais pas car je n’avais pas toutes les réponses.
👉 Plus j’essayais de trouver une explication rationnelle à l'échec surprise de certains candidats et moins j’y parvenais.
Je n’ai toujours pas trouvé de réponse universelle, mais je pense avoir suffisamment mûri le sujet pour l’aborder avec vous aujourd’hui.
La réponse, c’est qu’il n’y a pas de réponse. Mais surtout. Il faut se rendre compte que laisser notre cerveau mouliner autour d’une question dont la réponse n'existe pas.....c'est de la torture intellectuelle !
Parmi les candidats que j’ai accompagnés cette année, en groupe ou en individuel, certains n’ont pas réussi alors qu’à priori, ils cochaient toutes les cases ✅✅✅.
J’étais sûre à 90% que ça passerait pour eux. (D’ailleurs, je n’étais pas la seule car leurs formateurs et leurs pairs le pensaient aussi.) Et ça ne s’est pas passé comme prévu.
Sur le moment, j’ai ressenti une énorme déception 😭 car j’étais consciente de tous les efforts qu’ils avaient déployés. Je n’arrivais pas à réfléchir car j’étais complètement dans l’empathie.
Après avoir passé le cap de la déception, je me suis rendue compte que ce qui est dur à digérer c’est la frustration de ne pas savoir pourquoi.
Bien sûr, on peut (et je vous conseille de le faire) demander ses copies. Mais même avec la copie sous les yeux on peut toujours trouver la note soit injuste soit injustifiée.
Si vous vous retrouvez dans ce cas de figure, Il y a deux écueils que j’aimerais vous éviter.
Nous sommes des êtres humains en quête de sens. C’est normal de vouloir absolument comprendre pourquoi. Nous sommes faits pour ça. Mais à vouloir absolument percer le mystère, on tombe souvent dans l’un de ces deux travers:
🛑 Écueil # 1 → Je rejette le système
Le sentiment d’injustice est trop fort.
La question tourne en boucle et ne trouve pas de réponse car en réalité il n’y en a pas. En tout cas, il n’y a pas de réponse suffisamment rationnelle pour que mon cerveau considère le problème résolu. Donc, la seule façon de ne pas perdre pied (ou devenir fou) c’est de se dire que c’est le système qui est défaillant.
Dans ce premier cas de figure, je renonce à me présenter à nouveau à l’agrégation car j’estime que le système est trop aléatoire et que mon travail n’a pas été récompensé à sa juste valeur.
Le pire c’est que c’est vrai.
Pour réussir à passer au-delà il faut faire le deuil d’un système qu'on voudrait méritocratique et accepter que les concours ne tiennent pas compte de la dimension humaine.
Pour pouvoir jouer, il faut accepter les règles du jeu même si je n’y adhère pas.
🛑 Ecueil #2 → Je me rejette moi-même
L’alternative consiste à croire que ce n’est pas le système qui est défaillant mais que le problème c’est moi.
Je n’y crois plus.
Je n’ai plus confiance en mes capacités. J’ai l’impression que quelque chose est cassé à l'intérieur de moi. Je m’entends me dire des phrases comme « je ne suis pas à la hauteur » ou «je ne l’aurai jamais ».
Dans ce cas, j’abandonne car je n’y crois plus ou pas suffisamment.
👉 Dans les deux cas c’est de l’auto-sabotage car la seule façon de perdre définitivement la course à l’agrégation, c’est d’abandonner.
Pourquoi est-ce si difficile d’y croire encore?
- L’émotion de certitude prend source dans l’observation de son expérience passée.
- L’émotion de certitude prend source dans l’observation de son expérience passée.
(OUI, j’ai fait exprès de l’écrire deux fois pour que vous preniez la mesure de ce que cela signifie)
👉 Plus on réussit quelque chose et plus on a de preuves qu’on en est capable.
C’est pour cela qu’un professeur expérimenté est relativement certain qu’il saura adapter son cours à ses élèves. Pourtant, il y’a des années où il a à faire à des classes plus difficiles que d’autres. Mais il considère que ce sont des exceptions et non le cas général.
Dans le cas de l’agrégation, on ne peut pas s’appuyer sur notre expérience passée. Il n’y a que le jour où on voit son nom sur la liste qu’on est convaincu qu’on en était capable.
💡 La minute théorique: La dissonance cognitive
Ce qui est difficile à surmonter pendant l’année de préparation à l’agrégation c’est cette dissonance cognitive. C’est à dire que j’alterne entre deux croyances diamétralement opposées.
J’oscille entre écouter mon intuition qui me dit que je peux le faire et tenir compte de toutes les pensées de jugement que je m'assène à longueur de journées telles que “il y a trop de choses à savoir” ou “tu n’y arriveras jamais”.
Mentalement, c’est difficile pour nous qui sommes des êtres binaires de passer de l’une à l’autre et d’expérimenter les montagnes russes🎢.
Pourtant, si on réfléchit bien, ce n’est pas la première fois que je me retrouve dans cette situation.
Avant de savoir marcher, je ne savais pas marcher.
Avant de savoir lire, je ne savais pas lire.
Avant de savoir faire du vélo, je ne savais pas faire du vélo.
Etc …
D’ailleurs, c’est en se relevant de ses chutes qu’un enfant développe les muscles de la posture qui lui permettront de tenir debout et de finalement réussir à trouver l’équilibre pour marcher (à méditer ;-)
Pour finir, j’aimerais dédier cette newsletter à tous ceux et celles qui se sont reconnus en particulier Sarah, Véronique, Françoise, Pauline, Clémentine, Stéphane, Marie Michelle, Elvira, Luce, Jean Philippe, Paul, Eva, Christina, Doris et j’en oublie surement parmi tous les candidats avec lesquels j’ai pu échanger cette année.
Je tiens à vous dire que la partie n’est pas terminée et c’est vous qui êtes maître de CETTE règle du jeu.
Bonne semaine,
Marie
PS: Cet été j'organise des "vacances studieuses". Pour ceux et celles qui ont besoin d'un cadre et d'un guide pour réviser sereinement (mais sérieusement !) le programme de l'agrégation. Pour savoir si ce programme vous convient, venez prendre un café virtuel avec moi pour m'expliquer votre situation.
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Ma devise préférée : "Le succès est inévitable" Dans cet état d'esprit, j'ai créé une méthodologie simple pour réussir l'agrégation sans sacrifier sa vie personnelle. Si j'ai réussi à obtenir l'agrégation d'anglais sans avoir fait d'études d'anglais, vous le pouvez aussi.
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