📸 Marie, reporter [épisode 1] : les oraux de l'agreg interne


Cette semaine, je me suis rendue à Paris et à Sèvres pour assister aux oraux des agregs internes d’éco-gestion et d’espagnol.

Quelle aventure !

Au sens propre comme au sens figuré.

Pour passer leurs oraux, les pauvres candidats hispanophones devaient s’équiper de chaussures de rando 🥾 afin d’arriver, “en sueur”, tout en haut de la butte sur laquelle est située le lycée Jean-Pierre Vernant.

Quant aux candidats d’éco-gestion, il leur fallait grimper 5 étages, portant à bout de bras leur grosse valise remplie de livres*📚 , pour atteindre la salle de préparation du Lycée Tirel.

* Il faut savoir que pour l’agreg d’éco-gestion, les candidats ont droit à toutes leurs ressources sauf internet. Donc, ils arrivent avec leur ordinateur et une dizaine de gros pavés pour chaque épreuve alors qu’en histoire-géo, ils ont accès à une bibliothèque sur place qu’on leur fait visiter lors de la réunion d’accueil.

Et ça, ce n'est que le début, car l’aventure commence tout juste..

S’en suit les montagnes russes émotionnelles 🎢:

  • La découverte de l’horaire de passage lors de la réunion d’accueil qui a lieu la veille du premier oral.
  • L’attente
  • Une nuit agitée par des ruminations
  • Le départ pour l’établissement
  • La découverte du sujet
  • Le coeur qui s’emballe
  • L’effort conscient de retour au calme pour rassembler ses esprits.
  • La course contre la montre pour aller au bout de sa démonstration
  • Les quelques minutes de battement dans les couloirs pour rejoindre sa salle d’examen
  • La rencontre avec le jury
  • L’installation, mains tremblantes, organisation de ses feuilles de brouillon et réglage du chrono.
  • Les mots du jury retentissent “ vous pouvez commencer”
  • Petit shoot d’adrénaline
  • Grande respiration
  • On se lance et plus rien n’existe.

Le stress est communicatif. Je n’étais qu’auditrice libre lors de ses épreuves et pourtant j’avais la boule au ventre. J’osais à peine respirer.

C’est fou comme on oublie vite.

Quand je pense à mon passage des oraux de l’agreg, j’en garde plutôt un bon souvenir. Pourtant, j’avais deux fois plus d’épreuves car c’était l’externe. Mais, je m’étais sentie galvanisée par ce flux continue d’adrénaline. Et, à mesure que les épreuves défilaient, je ressentais une libération.

  • 1️⃣ done → 3️⃣ more to go
  • 2️⃣ done → 2️⃣ more to go
  • 3️⃣ done → 1️⃣ more to go
  • 4️⃣ done → Finiiiiiiiished! 🥳

Je me rappelle avoir pensé :

“Ben, c’était pas si horrible que ça tout compte fait, ça m’a presque plu 🤪”

Et, c’est marrant car la candidate en espagnol qui m’a laissée assister à son oral a eu une réaction similaire. Pourtant, elle n’est pas sortie triomphante et convaincue d’obtenir une bonne note mais, elle m’a dit qu’elle regrettait d’avoir tant sacralisé ce concours.

C’est aussi ce que j’avais ressenti, il y a 10 ans. Et j’avais besoin de le revivre pour être sûre que je n’avais pas gardé des souvenirs idéalisés de mon expérience.

Je vous le dis, aujourd'hui, avec certitude et conviction:

👉 C’est à votre portée.

👉 Avec de l'entraînement, c’est tout à fait jouable.

Le message général que je tenais à faire passer aujourd’hui est dit mais pour les curieux, je vais maintenant vous donner brièvement (ou pas !) les détails de chaque épreuve. Tout du moins, ce que j’ai retenu car nous n’avions pas le droit de prendre des notes.


Oral d’économie

En économie, la candidate est passée sur un corpus de documents (6 ou 7) qui traitaient de la flexibilité du temps de travail et de son impact sur le marché de l’emploi.

Le jury lui a rappelé les modalités de l’épreuve : 40 minutes de présentation maximum suivi de 20 minutes de questions.

La candidate a fait une présentation de 30 minutes. ⚠️ Notez-bien que même si votre présentation est plus courte, le temps de l’entretien reste le même.

Elle a pu rectifier quelques erreurs pendant l’entretien et envisager des pistes qu’elles n’avaient pas prises en compte.

Le jury lui a demandé de tracer un graphique au tableau à l’aide d’un feutre (c’était la courbe de Beveridge, pour ceux que ça intéresse).

Oral d’espagnol

Il s’agissait d’un oral d’EPC. J’avais choisi délibérément cette épreuve puisque les exigences pour les épreuves d’EPC en espagnol et en anglais sont quasiment les mêmes et c’est ce que j’enseigne à l’Inspé. Donc, j’ai maximisé mes chances d’en tirer des leçons.

NB: Petit détail pratique pour les linguistes, il y a un dictionnaire unilingue en loge pour les deux épreuves.

Le corpus de 3 documents était constitué:

  • D’un extrait de DonQuichotte
  • D’un tableau de Goya . La candidate a parlé de brouillon mais j’aurais plutôt dit qu’il s’agissait d’une esquisse. Néanmoins, je n’ai pas eu accès au dossier et donc à son para-texte.
  • Et d’un extrait d’un roman de Gabriel García Márquez intitulé Cent ans de solitude

💡 A retenir pour l’entretien

C’est un conseil que j’ai déjà donné mais qui me semble d’autant plus vrai maintenant que je l’ai vécu.

👉 Faites des réponses concises et précises.

Le but de l’entretien n’est pas de blablater. C’est de vous faire gagner des points pour tirer votre note vers le haut. Donc, plus il y a de questions, plus vous pouvez gagner de points.

Généralement les premières questions consistent à vous permettre de rectifier vos erreurs éventuelles sur le plan théorique. Ce sont des questions comme :

“ Vous avez dit ……..Est-ce que j’ai bien compris?" Ou encore, "Est-ce que vous maintenez que ...”

En effet, il arrive parfois qu’avec le stress on fasse des lapsus “ offre à la place de demande” (en éco) ou “ B1 à la place de B2” ( en langue)

Puis, la seconde vague de questions vise à approfondir des concepts, techniques ou arguments que vous avez avancés mais pas suffisamment développés.

Enfin, la troisième vague de questions, s’il y en a, sert à vous orienter vers des points que vous auriez laissés de côté ou des dimensions du sujet que vous auriez oubliées de traiter.

J'espère que ce reportage vous a plu. Dans deux semaines, je remets ça avec les oraux d'anglais à Lille.

Marie

🧑‍🎓 Marie MOTARD

Ma devise préférée : "Le succès est inévitable" Dans cet état d'esprit, j'ai créé une méthodologie simple pour réussir l'agrégation sans sacrifier sa vie personnelle. Si j'ai réussi à obtenir l'agrégation d'anglais sans avoir fait d'études d'anglais, vous le pouvez aussi.

Read more from 🧑‍🎓 Marie MOTARD
Yellow school bus with a serving window

Je me pose deux questions : 👉 Est-ce que c’est toujours comme ça mais j’oublie d'une année sur l'autre ? 👉 Comment font les autres ? Parce que franchement… cette rentrée m’a laissée KO — et je n’ai même pas encore commencé à faire cours 😅 📓 Mon journal de bord Lundi Priorité à la rentrée des enfants et à la signature de mon PV d’installation. Le frigo ? Vide. Mais j’avais programmé une livraison, donc j’avais l’impression de maîtriser la situation. (Erreur de débutante.) Mardi Je n’ai assisté...

farewell party

Je ne vais pas te refaire mon speech sur les neurosciences mais, en bref, ton cerveau d’humain aime ce qui lui est familier. Pourquoi? Parce que c’est prévisible et ça te rassure. Cela implique que même si c’est ta 26ème rentrée, tu ressens toujours cette petite pointe d’angoisse à l’idée de la reprise…surtout si, pour couronner le tout, ton EDT ne te convient pas. Changer de rythme, c’est dur pour tout le monde. Mais ça l’est encore plus pour les personnalités “psycho-rigides”, comme moi 😜....

video preview

En recueillant le témoignage de Marie Eugénie, j'ai tout de suite repensé à un mantra que j'adore: “We can do hard things.” C’est pas de moi (malheureusement), mais ça me parle et ça me porte. Marie-Eugénie en est l'incarnation, lauréate de l’agrégation d’anglais interne 2025 — 21e au classement 💥 Elle aussi, elle a fait un truc dur. Très dur.... elle n'a pas abandonné. T'es prêt.e pour son histoire ? 🎤 Son parcours Quand j’ai rencontré Marie-Eugénie, elle sortait d’un échec douloureux, loupé...