Les mots compliqués 🤯


Hier, j’écoutais un podcast 🎙️sur la science qui m’a tout de suite fait penser à vous.

J’avais trop hâte de vous en parler.

Mais, alors que j’écris ces mots, j’ai un doute sur la meilleure façon de véhiculer mon idée.

Le comble, c’est justement que je voudrais vous parler de ça. De l'art de communiquer.

Plus précisément, je m’attaque aujourd’hui à la notion d’équilibre dans le langage oral.


Pour vous situer un peu le contexte, voici le point de départ de ma réflexion.

💥 L’étincelle

L’invité (du podcast) expliquait qu’il y a deux types de démarches expérimentales :

L’approche hypothético - déductive.

  • Cette méthode consiste à formuler une hypothèse afin d'en déduire des conséquences observables futures (prévisions), mais également passées (rétroductions), permettant d'en déterminer la validité.

L’approche empirico - inductive .

  • Cette méthode de travail scientifique part d'un fait (avec des données brutes, réelles, et observables) pour expliquer un phénomène . À partir des phénomènes particuliers observés sur le terrain, le chercheur peut comprendre un phénomène général.

Ces deux concepts, on s’en sert tous les jours, en classe. Mais on ne les nomme pas comme ça ou alors on ne les nomme pas TOUT COURT.

🔎 Preuve par l’exemple:

Dans la première phase du cours de langues vivantes, il s’agit de faire émettre des hypothèses sur ce que les élèves vont entendre, voir ou lire pour anticiper sur ce qui vient. Une fois éveillée leur curiosité, on leur demande de confirmer ou d’infirmer leurs hypothèses en allant chercher des indices dans le document à l’étude.

↪️ Nous sommes en plein dans l’approche hypothético-déductive.


A l’inverse, en fin de cours, on procède généralement à une phase de réflexion sur la langue. Cela nous amène souvent à leur faire déduire la règle de grammaire à partir des occurrences qui sont au tableau.

↪️ Nous appliquons alors l’approche empirico-inductive.


Mais quand j’explique à mes étudiants en Master MEEF comment faire cours, j’essaie au contraire, d’employer un vocabulaire un peu plus digeste que “hypothético-déductif” et “empirico-inductif”, histoire de ne pas les faire fuir.

Pour autant, je me suis fait la réflexion que ce vocabulaire entre guillemets “savant” avait toute sa place à l’oral du concours de l’agrégation.

(Pour de vrai, ce n’est pas ce que je me suis dit 🤣🤣🤣. C’était plutôt un truc du style:

💭 “ j’aimerais trop caser ça à l’oral d’EPC. Ça claque! 🧨”

Et, c’est là où je me suis souvenu que j’avais déjà l’agreg mais que le concept pourrait peut-être servir à mes chers lecteurs de Samedynamise)

Le problème c’est qu’il est difficile de trouver le bon équilibre entre:

  • J’étale ma science mais ça n’apporte rien à ma démonstration
  • J’utilise beaucoup de jargon mais je n’en maîtrise pas bien les définitions.
  • Je ne fais que des phrases simples et mon oral manque de relief.


Pour moi la bonne formule c’est un mélange de simplicité et de sophistication.

Je trouve qu’un oral réussi donne à la fois cette impression de fluidité et de maîtrise. Et, pour y parvenir, je pense qu’il faut faire des phrases claires et simples MAIS utiliser un vocabulaire très précis et ponctuer son discours avec quelques termes très techniques.

D’où l’importance de connaître la métalangue. Et, pour ceux qui voudraient une petite piqûre de rappel, j'avais fait une newsletter à ce sujet.


💡 A retenir

Il y a une palette de couleurs qui s’offre à vous 🎨.

Pour garder l’attention du jury, tout en leur facilitant la tâche, je vous conseille:

  • Conseil N° 1️⃣: Être très pédagogue et bien annoncer son plan et ses changements de parties.

  • Conseil N° 2️⃣: Montrer que vous savez de quoi vous parler en plaçant habilement des mots clés qui vont faire pétiller les yeux du jury 🤩.

Ce n’est pas des blagues!

Quand je fais passer des colles aux étudiants, je leur mets dans un compte rendu la liste des mots que j’ai aimés. Ceux qui m’ont fait plaisir; soit parce qu’ils ont su habilement recracher mon cours, soit parce que c’était du langage un peu plus soutenu, soit parce que c’était exactement le concept que j’attendais.

  • Conseil N° 3️⃣: Ne jamais utiliser un concept qu’on ne maîtrise pas. Il y a une chance sur deux qu’on vous demande la définition.

Ce n’est pas forcément pour vous coincer. Par exemple, quand je n’ai pas de question qui me vient tout de suite car j’étais entrain de noter frénétiquement, je pose systématiquement une question de définition pour me laisser le temps de trouver une question “intéressante”.

  • Bonus 🎁 Soyez malins, appâtez le jury pour les emmener vers des questions qui vous arrangent dans l’entretien en faisant du “name dropping” sur les sujets qui vous intéressent.

Bonne semaine,

Marie

🧑‍🎓 Marie MOTARD

Ma devise préférée : "Le succès est inévitable" Dans cet état d'esprit, j'ai créé une méthodologie simple pour réussir l'agrégation sans sacrifier sa vie personnelle. Si j'ai réussi à obtenir l'agrégation d'anglais sans avoir fait d'études d'anglais, vous le pouvez aussi.

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