💌 Tu as du courrier, [FIRST NAME GOES HERE]


Promesse tenue … enfin, presque.

Pour noël, je m’étais engagée à faire un break.

A mi-parcours, je suis plutôt satisfaite.

J’avoue avoir envoyé quelques mails par ci, par là… et bossé sur un rapport de jury dans le train. Mais, c’est tout!


Du coup (expression à proscrire à tout prix aux oraux, mais que je m’autorise dans cette lettre plus informelle), je ressens vraiment les bienfaits de la déconnexion:

  • Plus détendue,
  • Plus présente physiquement ET mentalement avec mes enfants.
  • Plus à l’écoute de mon conjoint
  • Plus souple dans les horaires,
  • Plus à même d’avoir des conversations difficiles mais nécessaires.
  • Plus légère (seulement au sens figuré,hein… les repas de fête n’aident pas)
  • Plus joyeuse, tout simplement.


Mais (car il y a toujours un MAIS), plus je me détends et plus j’ai peur de ne pas avoir le courage de m’y remettre.

A chaque fois que je commence à me sentir relax, il y a toujours cette petite voix qui me dit « Fais attention, tu vas finir à y prendre goût ».

J’ai l’impression d’être dans le jardin d’Eden 🍎. Si je me laisse aller, si je me laisse tenter par la pomme , je risque de commettre l’irréparable.

Comme si, au-delà d’un certain seuil d’oisiveté, on pouvait atteindre un point de non-retour.


Pourquoi on joue à se faire peur?

Ce n’est pas par hasard. Il y a toujours un fond de vérité dans nos peurs. C’est ce qui les rend si terrifiantes. C’est indéniablement plus difficile de redémarrer quand on a coupé le moteur. C’est ce que notre cerveau essaye de nous montrer en échafaudant des scénarios catastrophes.

On n’a pas suffisamment confiance en notre capacité à rebondir. Pourtant, on a tous surmonté des défis bien plus difficiles dans notre vie.

  • la maladie
  • la séparation
  • l'abandon
  • le deuil
  • l'isolement
  • la précarité

Mais quand on compare deux événements de nature différente, on a du mal à trouver des résonances. Donc, cela ne nous permet pas de relativiser.

Un exemple d'erreur de pensée

Quand j’étais petite ma mère me disait « finis ton assiette; pense à ceux qui n’ont rien à manger ». C’était l’époque où la famine en Somalie était très médiatisée. Je me rappelle encore ces enfants tout maigres avec un gros ventre. Bien sûr, elle ne pensait pas à mal. Cependant, forcer un enfant à faire quoi que ce soit en le culpabilisant …pas terrible comme stratégie éducative. Mais surtout, cela crée dans notre cerveau des chemins neuronaux qui n’ont pas lieu d’être, des liens de cause à effet erronés (« thought error » en anglais). Certes, ces deux situations sont liées à la nourriture mais elles n’ont aucun impact l’une sur l’autre. Il n’y a pas de corrélation. Finir son assiette ne va pas aider à sortir les petits somaliens de la famine.

PS: On peut travailler sur le gaspillage alimentaire autrement, et surtout, sans forcer les enfants à manger sans faim.

⬆️⬆️⬆️ Tout ce paragraphe pour dire qu’il faut être vigilant quand on met en parallèle deux situations et qu’on en tire des conclusions.

C'est pourquoi, j’ai essayé de trouver une configuration suffisamment proche pour me convaincre que je savais prendre des bonnes décisions, quand il s’agit du travail.

Début décembre, mon mari est parti en voyage d’affaires à New York et il m’avait proposé de venir avec lui. Avec un peu d’organisation logistique, c’était faisable. J’aurai pu déplacer mes cours et faire garder mes enfants. C’était vraiment tentant. Mais je savais qu’en rentrant j’aurai le double de boulot en plus du décalage horaire. Donc, j’ai décidé de décliner; de ne pas céder à la gratification immédiate. J’ai été capable de faire cet arbitrage en étant lucide sur les conséquences. Je savais qu’à moyen terme, je ne me rendais pas service. J’ai évalué le rapport coût/bénéfice.


👉 Si je transpose sur mon dilemme actuel, le prix de la déconnexion (à savoir ne pas avancer dans mon travail) est inférieur aux bénéfices. Je pense, au contraire, que ce break va décupler mon efficacité, ma créativité et ma productivité…et la votre aussi ;-)

Comment réussir à s'y remettre?

Pour finir, j’ai découvert, de façon empirique, que pour réussir à s’y remettre sans trop souffrir, il faut que ça ne dure pas trop longtemps.

Ma recommandation (qui n’engage que moi) est de lâcher prise maximum 5 à 6 jours consécutifs.

Si vous ne vous êtes pas encore autorisé.e à faire un break, il n'est pas trop tard.

Vous êtes aux manettes 🎮.

à samedi,

Marie

PS: Désolée pour les habitués qui attendaient leur "Samedynamise" à 7h du matin à lire avec leur café. Elle était prête mais j'avais oublié de la programmer. C'est ça les vacances. Tout est un peu chamboulé mais l'important c'est que ça se fasse quand même.

🧑‍🎓 Marie MOTARD

Ma devise préférée : "Le succès est inévitable" Dans cet état d'esprit, j'ai créé une méthodologie simple pour réussir l'agrégation sans sacrifier sa vie personnelle. Si j'ai réussi à obtenir l'agrégation d'anglais sans avoir fait d'études d'anglais, vous le pouvez aussi.

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